L’impression 3D n’est pas un secteur réservé à une élite occidentale. Au Togo, un jeune concepteur élabore sa propre machine à partir d’objets recyclés.
On pourrait penser que plus la haute technologie se développera, plus l’écart entre les pays riches et les pays pauvres se creusera. C’est oublié que les pays émergents, et notamment l’Afrique, sont en train de devenir des espaces créatifs et dynamiques promis à un bel avenir.
Au Togo, Afate, un jeune homme perspicace a pensé à utiliser les tonnes de déchets technologiques que les pays riches envoient par containers entiers dans son pays pour créer une imprimante 3D low cost et écologique, la W.Afate.
Après avoir analysé la Prusa Mendel, un modèle importé de France sous forme de kit, Afate a axé ses recherches sur la réutilisation des matériaux disponibles en grande quantité dans les immenses déchetteries situées aux abords de sa ville. Car pour que ce projet soit économiquement viable, il était nécessaire que son créateur devienne autonome et qu’il n’ait plus besoin de commander de pièces à l’étranger. Parmi tous ces débris informatiques, il a trouvé des unités centrales, des imprimantes, des scanners, des cartes Andino, etc., endommagés, mais réutilisables une fois réparés. L’architecture de son imprimante 3D artisanale est idéale pour y associer ces éléments de récupération. Le nom W.afate est une composition du « W » de WoeLab, et de « Afate », le nom de l’inventeur.
La WoeLab soutient ce projet et avait fait un appel au don en fin d’année dernière. La somme recueillie a permis à Afate de se concentrer sur son projet et d’en finaliser les étapes suivantes. Car si la partie mécanique était quasiment terminée, il lui restait à se pencher sur les composants électroniques et le calibrage de sa machine. Indispensable pour pouvoir rédiger la documentation en Open source de son imprimante 3D. Il a pu aussi standardiser le processus de fabrication en concevant un kit rationnel selon le type de déchets nécessaires. Enfin, la production en petite série et l’ouverture de plusieurs autres ateliers à proximité de ces déchetteries géantes pourront être envisagées.
Le projet de Mr Afate a été nommé « Meilleure Innovation » à la première édition du African Innovation Summit au Cap Vert.
xoelab says
WoeLab ne « soutient » pas ce projet; mais lui a donné naissance! Cette imprimante n’aurait pas vu le jour sans la philosophie LowHighTech qui régit cet Espace de Démocratie Technologique et sans les ressources logistiques et humaines de la communauté a laquelle appartient le jeune Afate. De fait La W.Afate comme tout ce qui est en élaboration au WoeLab est un fait collaboratif. Toute notre communauté (il y a aujourd’hui 20 jeunes qui travaillent ensemble) s’est impliquée dès l’origine et a contribué a faire aboutir le projet. Certains même par moment ont montré plus d’implication et d’entrain a developper cette machine que Afate lui meme. De fait la W.Afate est un des tout-premiers symboles africains du mouvement contemporain des ‘Commons’ qui est en train de se développer partout dans le monde et qui -c’est l’intuition a l’origine du projet WoeLab- trouve un écho dans nos traditions africaines. Il est donc important; pas seulement pour la cohésion de notre petit groupe; que cet aspect ‘travail collaboratif’/ ‘intelligence collective’/ ‘bien commun’ soit toujours souligné dans les articles et sujets qui nous concernent. Ceci pour dire que si Afate est aux manettes du projet technologique; il est plus juste de présenter la W.Afate comme une invention de la Communauté du WoeLab. Merci de rectifier.