L’impression 3D a bouleversé de nombreux domaines, de la fabrication d’objets du quotidien à la construction de bâtiments. Mais aujourd’hui, nous allons vous parler d’une avancée majeure dans le domaine de la médecine : l’impression 3D directement dans le corps humain. Cette innovation pourrait bien révolutionner la manière dont les interventions chirurgicales sont réalisées et ouvrir la voie à une médecine plus précise et moins invasive. Dans cet article, nous allons nous pencher sur cette nouvelle technique, son fonctionnement et son potentiel pour l’avenir.
La magie de l’impression 3D au cœur du corps humain
Alors, comment imprime-t-on directement dans le corps humain ? L’idée est venue des chercheurs Xiao Kuang et son équipe d’ingénierie biomédicale des universités Duke et Caltech aux Etats-Unis. Ils ont adapté les principes de l’impression 3D traditionnelle pour permettre de créer des structures tridimensionnelles à l’intérieur même du corps, sans avoir besoin d’ouvrir les tissus grâce à un acte chirurgical.
Cela pourrait par exemple permettre de créer des implants ou des prothèses directement là où elles sont nécessaires, avec une précision inégalée.
Pour y parvenir, les chercheurs ont mis au point une bio-encre injectée dans le corps. Cette encre se solidifie sous l’action d’un faisceau d’ultrasons, créant ainsi des objets avec une précision millimétrique. On appelle cette encre spéciale une « sono-encre« .
Cette méthode permettrait d’imaginer la réalisation de :
- petites prothèses
- échafaudages pour diriger la reconstitution des tissus
- dispositifs pour libérer des médicaments
- outils de microchirurgie
L’impression 3D était déjà parvenue à réaliser de nombreuses choses dans le milieu médical comme la réalisation de médicaments totalement personnalisables ou des mains bioniques.
Les ultrasons, alliés de cette incroyable technique
Mais quelle technique est utilisée pour imprimer en 3D à l’intérieur du corps ? Au lieu de faire appel à un faisceau lumineux, comme c’est le cas pour les imprimantes 3D classiques, cette nouvelle technologie utilise un faisceau d’ultrasons.
Les ultrasons sont les mêmes que ceux utilisés pour les échographies et présentent l’avantage de pouvoir traverser les tissus du corps sans les endommager. La lumière, quant à elle, ne peut pas traverser le corps humain, ce qui rend cette approche impossible.
Les chercheurs ont donc travaillé sur la mise au point d’un émetteur d’ultrasons suffisamment précis pour sculpter des objets à l’intérieur du corps. Leur système a permis d’atteindre une précision de l’ordre de 100 micromètres, soit l’épaisseur d’un cheveu.
Cette avancée ouvre la porte à de nombreuses applications médicales, allant des implants et prothèses sur mesure aux dispositifs de libération de médicaments en passant par les outils de chirurgie microscopique.
Des tests concluants, mais encore du chemin à parcourir
La technique d’impression 3D à l’intérieur du corps a-t-elle déjà été testée dans des conditions réelles ? Pour l’instant, il est encore trop tôt pour parler d’applications concrètes sur l’homme ou sur l’animal. Les chercheurs en sont encore à l’étape de la preuve de concept et les tests n’ont été menés que dans des milieux synthétiques reproduisant le corps humain ou sur des tissus et organes animaux.
Ces premiers essais ont permis de valider la pénétration du faisceau d’ultrasons et la précision de l’impression.
Avant de pouvoir envisager l’utilisation de cette technique dans le cadre d’interventions médicales, les chercheurs doivent encore franchir plusieurs étapes.
L’une des principales préoccupations concerne la biocompatibilité des sono-encres : il est nécessaire de garantir que ces encres ne présentent aucun risque pour la santé et qu’elles n’entraînent pas de complications une fois implantées dans le corps.
Les avancées réalisées jusqu’à présent sont prometteuses et laissent entrevoir un futur où l’impression 3D directement dans le corps pourrait devenir une réalité.