L’industrie aérospatiale, en constante évolution, se prépare à vivre des mutations significatives dans les années à venir. Entre l’anticipation du lancement de l’imposant Starship de SpaceX et les ultimes préparatifs d’Ariane 6, sans oublier l’émergence de nouveaux véhicules spatiaux, un vent de renouveau souffle sur le secteur. Au cœur de cette transition, Relativity Space, bien que non encore considérée comme un mastodonte industriel, s’illustre par une approche aussi innovante qu’audacieuse : la conception de lanceurs entièrement imprimés en 3D.
L’impression 3D au service de la fiabilité
L’adoption de l’impression 3D par Relativity Space n’est pas anodine. En effet, cette technologie permet de réduire considérablement le nombre de pièces détachées nécessaires à la construction d’un lanceur, offrant ainsi un potentiel gain de fiabilité notable.
Pour illustrer ce point, citons Jerome Lederer, ingénieur durant le programme Apollo, qui soulignait que même avec une fiabilité de 99,99%, un engin composé de 5 600 000 pièces pourrait connaître 5600 défaillances.
L’impression 3D, en minimisant le nombre d’éléments individuels, pourrait donc s’avérer être une solution pertinente pour améliorer la fiabilité des lanceurs.
En 2040, des maisons seront construites sur la lune grâce à une imprimante 3D, cette technologie promet donc de réaliser de nombreuses choses dans le domaine de l’aérospatial.
Sur terre, l’impression 3D est déjà utilisée dans de nombreux domaines comme l’alimentaire en créant des pavés de saumons végétaliens ou encore dans le domaine des neurosciences avec la réalisation de cerveau.
Flexibilité et rapidité : les atouts de la conception 3D
L’impression 3D est utilisée car elle possède de nombreux avantages :
- Prototypage simplifié et accéléré grâce à la modification aisée des pièces dans un logiciel de CAO
- Production rapide de nouvelles versions, permettant des tests en quelques jours ou semaines
- Liberté accrue pour les ingénieurs, qui peuvent innover rapidement en multipliant les itérations
L’impression 3D offre également une flexibilité sans précédent en matière de conception et de prototypage.
Les ingénieurs peuvent ainsi modifier une pièce dans un logiciel de Conception Assistée par Ordinateur (CAO), produire une nouvelle version en un clic, et obtenir une pièce fraîchement imprimée, prête à être testée en quelques jours ou semaines, selon sa taille.
Stargate : l’innovation technologique au cœur du projet
Au centre de ce projet ambitieux se trouve Stargate, une imprimante 3D à métal de taille impressionnante, qui se distingue non seulement par ses dimensions mais également par sa technologie.
Utilisant un procédé de soudage plasma, complété par des lasers qui fondent un alliage propriétaire, et assistée par une multitude de capteurs et d’algorithmes spécialisés, Stargate est capable de produire des pièces massives avec une précision remarquable.
Projet | Date de lancement | Résultat |
---|---|---|
Terran 1 | Mars 2023 | Non atteint l’orbite, mais a passé le cap du Max-Q |
Terran R | Prévu en 2026 | N/A |
Des projets prometteurs et une avancée rapide
Le premier lanceur, nommé Terran 1, a effectué son vol inaugural en mars 2023. Bien qu’il n’ait pas réussi à atteindre l’orbite, il a franchi le cap du Max-Q, point d’ascension où les contraintes mécaniques sont maximales, démontrant ainsi la viabilité du concept de lanceur imprimé en 3D.
Le développement rapide de ces projets, notamment du Terran R, dont le premier vol est prévu en 2026, illustre l’efficacité et la rapidité qu’apporte l’impression 3D dans le domaine aérospatial.
L’avenir de l’impression 3D dans l’aérospatiale reste à écrire, mais avec son approche pionnière, Relativity Space semble bien armée pour se tailler une place de choix dans l’élite mondiale du secteur.