Sauver une vie dépend souvent d’une opération confrontée à de multiples défis, la greffe. L’impression 3D nous apportera sûrement une partie de la solution.
La vie d’un homme malade ou accidenté dépend souvent de la disponibilité de cellules ou d’organes sains. Au cours du dernier siècle, les médecins et les chercheurs ont réalisé des progrès spectaculaires dans les greffes. Les « gueules cassées » de la Première Guerre mondiale ont sans doute été les premiers hommes à être traités à grande échelle avec des résultats souvent modestes, mais très prometteurs. Par la suite, la culture in vitro à partir de cellules souches et une meilleure connaissance du fonctionnement des organes humains ont permis de greffer des foies, des cœurs, etc., ainsi que des membranes cellulaires compatibles avec le porteur.
Cependant, la limitation naturelle de la disponibilité des organes et l’impossibilité actuelle de recréer un organe complet à partir d’une culture de cellules souches obligent les chercheurs à envisager d’autres options. En 1988, Robert J. Klebe de l’université du Texas a fait la première incursion connue dans la création d’un greffon à partir d’une imprimante classique en remplaçant l’encre des cartouches par des cellules humaines. Il ouvrait ainsi la voie à la bio-impression en 3D. Aujourd’hui, même si les cellules souches permettent de reconstruire les microstructures organisées et communicantes d’un organe, la problématique bute toujours sur la reproduction d’un organe complet et compatible avec le métabolisme du malade.
Des avancées de la France aux USA
Différentes entités internationales tentent de résoudre cette difficulté. C’est le cas de l’Université de Wake Forest, en Caroline du Nord ou de l’Organovo, l’entreprise privée leader dans ce domaine. Dernièrement, l’équipe du Dr Juan Carlos Izpisua Belmonte de l’institut Salk en Californie a réussi à fabriquer des bourgeons urétéraux, permettant d’entrevoir la création prochaine d’un rein naturel/artificiel. En France, l’INSERM y travaille tout aussi ardemment au CHU de Bordeaux. Au vu des progrès réalisés par tous ces acteurs, on imagine que dans quelques années cette technologie sera maîtrisée et qu’elle sera fréquemment utilisée par les médecins. Il faudra sûrement y associer d’autres disciplines pour y parvenir.
Cette perspective qui changera l’évolution des hommes suscite déjà de nombreux débats éthiques.
De votre côté, qu’en pensez-vous ?