Tout en se réjouissant des perspectives offertes par l’impression 3D, les gouvernements s’inquiètent des conséquences que cette technologie pourrait avoir sur l’emploi. Produire avec la plus grande finesse des objets usuels ou exclusifs signifie-t-il que le marché de l’emploi sera massivement affecté ?
Des rapports unanimes
Tous les spécialistes sont d’accord sur le fait que l’impression 3D bouleversera nos modes de production et par conséquent, nos modes de vie. Aujourd’hui déjà, la précision et la fiabilité des pièces produites sur des imprimantes 3D permettent d’améliorer des procédés médicaux, architecturaux, alimentaires, vestimentaires, etc. Il est de plus en plus évident que cette révolution ne se produira pas à travers la propagation d’imprimantes 3D chez les particuliers, mais bien par une intégration de ces machines dans les processus de fabrication des professionnels.
Après l’émerveillement général qu’a suscité l’impression3D, il existe désormais une unanimité grandissante sur son impact sur l’emploi. Cette vision alarmante provient de cabinets privés comme Deloitte, Roland Berger ou McKinsey, mais on la retrouve également dans un récent rapport du CESE et d’autres organismes publics français, allemands, chinois ou américains.
Les effets de la pieuvre
L’impression 3D ne se limite pas à produire des articles, elle le fait dans des volumes réduits en restant très économique. Elle permet de fabriquer des objets personnalisés et sur mesure que l’industrie classique ne peut pas proposer.
Ces pièces permettent de réparer des produits usuels ou de fournir des articles sur mesure. Dès lors, la consommation telle que nous la connaissons s’en ressentira, car le dépannage reprendra ses droits sur la surconsommation. Le secteur de l’artisanat sera également fortement concurrencé.
En associant la technologie numérique, l’impression 3D affecte également le travail des concepteurs et des designers. La simplification des programmes informatiques permet à de plus en plus de particuliers de créer leurs propres produits ou d’acquérir des modèles existants d’un seul clic sur leur clavier.
Cette méthode de production affectera la logistique, le transport, le stockage et la perception même de ce qu’est un magasin. Les procédés de fabrication de l’impression 3D ont surtout permis de faire un pas de géant dans l’additive manufacturing, cette science qui combine différents matériaux entre eux pour obtenir une pièce parfaite.
De l’élaboration de l’article à son usage, en passant par sa production ou sa commercialisation, on perçoit que l’impression 3D, telle une pieuvre, pose ses tentacules dans tous les domaines.
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Quelles conséquences ?
Les experts s’accordent sur au moins deux conséquences majeures, même si chacun d’eux valorise différemment ces impacts :
Le nombre d’emplois va être fortement modifié. Si certains prédisent une destruction massive des postes de travail, d’autres soulignent que les emplois existants vont évoluer. Certains postes vont disparaitre et d’autres vont naitre.
Pour répondre à cette transformation, les individus devront acquérir des compétences nouvelles, ce qui suppose un changement dans l’éducation scolaire, dans l’organigramme de l’entreprise et même dans notre relation avec notre environnement naturel.
Le problème majeur est que cette transformation a déjà commencé. Pour toutes les entreprises actuelles, il n’y a qu’une question : comment intégrer l’impression 3D dans notre activité quotidienne ? Celles qui tarderont à répondre risquent tout simplement de disparaitre.