L’impression 3D est une technologie innovante qui offre de nouvelles perspectives, y compris dans le domaine controversé de la fabrication d’armes à feu. En France, la multiplication des saisies d’armes à feu imprimées en 3D soulève des inquiétudes majeures. Ces armes, souvent fabriquées de manière artisanale et presque entièrement en plastique, posent un défi de taille pour les forces de l’ordre et les industriels. Découvrez pourquoi les services de Police Française se lancent eux aussi dans la fabrication d’armes à feu grâce à des imprimantes 3D pour mieux protéger la population.
Un phénomène alarmant : la multiplication des saisies
Le 9 octobre 2019, un événement tragique en Allemagne a mis en lumière cette problématique. Deux personnes ont été tuées devant une synagogue à Halle, et l’arme utilisée par l’assaillant était un fusil artisanal, fabriqué majoritairement en plastique grâce à une imprimante 3D. Ces armes, sans numéro de série et donc quasi intraçables, représentent un danger croissant.
Pour mieux comprendre et anticiper ce phénomène, les experts balistiques se sont lancés dans l’impression de modèles d’armes en 3D, en s’appuyant sur des plans disponibles sur Internet. Bien que les statistiques précises soient encore manquantes, les autorités françaises confirment une augmentation des saisies de ces armes.
Un balisticien de la police scientifique, souligne l’importance de comprendre le fonctionnement, la fabrication, les faiblesses et les atouts de ces armes, ainsi que les traces spécifiques qu’elles peuvent laisser.
Les imprimantes 3D sont habituellement connues pour des innovations médicales telles qu’une main bionique imprimée en 3D ou encore une technologie qui pourrait nous permettre de vivre sur Mars. On constate que l’impression 3D peut être dangereuse si elle est utilisée à mauvais escient.
Les origines et les implications du phénomène
L’origine de cette tendance peut être retracée jusqu’en 2013, lorsque l’Américain Cody Wilson, un militant anarchiste, a conçu le premier pistolet imprimé en 3D et a rendu ses plans accessibles en ligne.
Les moniteurs de tir professionnel, mettent en garde contre l’évolution de cette menace, notamment avec l’arrivée de nouveaux matériaux à base d’acier et la démocratisation des imprimantes 3D.
Des initiatives pour stopper la production
Face à cette prolifération, des initiatives ont été prises. Par exemple, l’entreprise Dagoma 3D a rendu impossible la reproduction d’armes sur ses imprimantes.
Eva Picrouillere, ingénieure chez Dagoma 3D, explique que leur logiciel bloque toute tentative d’impression d’éléments ressemblant à des armes.
L’entreprise a diffusé sur Internet des plans truqués d’armes, téléchargés plus de 13.000 fois, pour créer des armes non fonctionnelles.
Législation française contre les armes imprimées en 3D
En France, la production, la vente ou la possession de telles armes est sévèrement punie, avec des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison et une amende de 75.000 euros.
Cette législation stricte vise à contrer la menace croissante que représentent les armes à feu imprimées en 3D.
Les défis posés par les armes à feu imprimées en 3D
Les armes à feu imprimées en 3D présentent plusieurs défis majeurs :
- Intraçabilité : L’absence de numéro de série rend ces armes presque impossibles à tracer
- Accessibilité : La facilité de fabrication et l’accès aux plans sur Internet augmentent le risque de prolifération
- Nouveaux matériaux : L’évolution des matériaux utilisés pour l’impression 3D, comme l’acier, pourrait renforcer la dangerosité de ces armes
Les services de Police doivent donc faire face à de nouvelles techniques d’approvisionnement en armes à feu avec une facilité de fabrication accrue.
Mesures prises pour contrer la menace
Pour lutter contre la prolifération des armes à feu imprimées en 3D, plusieurs mesures ont été adoptées comme le blocage de logiciel. Des entreprises comme Dagoma 3D ont développé des logiciels empêchant l’impression d’éléments ressemblant à des armes.
Des plans modifiés ayant pour but de créer des armes non fonctionnelles sont diffusés sur le net ce qui vise à stopper ou ralentir la production de ce genre d’objet.
En France, la loi punit sévèrement la production, la vente et la possession de ces armes pour dissuader les personnes possédant une imprimante 3D de se lancer dans ce genre de création dangereuse.